Alex Colville est né le 24 août 1920 à Toronto. La famille Colville déménage de Toronto pour Amherst (Nouvelle-Écosse) en 1929. Après ses études secondaires, il suit des cours à l'Université Mount Allison de Sackville (Nouveau-Brunswick) entre 1938 et 1942. Il y obtient un baccalauréat en Art. Alex Colville se marie avec Rhoda Wright la même année et s'engage pour l'armée canadienne dans le programme d' « artiste de guerre ». Durant ses quatre années de service en Europe il est l'un des artistes de guerre canadiens les plus célèbres. Il peint entre autres le débarquement à Juno Beach lors de l'Opération Neptune.
Colville retourne au Nouveau-Brunswick après la guerre et devient un membre de la faculté des Arts de la Mount Allison University où il enseigne de 1946 à 1963. En 1963 il quitte l'enseignement pour se consacrer à la peinture et à l'estampe à plein temps dans un atelier de sa maison. En 1973, il déménage à Wolfville, pour habiter la maisonlle des parents de sa femme. I al eu trois fils, une fille et huit petits-enfants.
A la fois Peintre, dessinateur, graveur et muraliste, Alex Colville a toujours refusé d'adhérer aux courants des tendances formelles qui ont caractérisé le 20 ème siècle. S'inspirant du monde qui l'entoure, du quotidien dans moments les plus répétitifs, il juxtapose des éléments, soit des objets, des personnages et des animaux mis en situation dans une atmosphère d'une tranquillité inquiétante, comme si le temps était suspendu. Ses compositions sont construites de façon rigoureuse en fonction d'une géométrie très précise et exécutée avec une technique constituée de minuscules touches de peinture appliquée méticuleusement point par point.
Les tableaux d'Alex Colville portent ont plus d'affinité avec le Precisioniste américain des années 1930 qu'avec le photo-réalisme. Ses compositions parfaites sont basées sur une abondance des croquis et études préparatoire. L'artiste commence tout d'abord par dessiner un schéma abstrait géométrique puis il place dans cette géographie des dessins de personnages faits à partir de modèles vivants. Alors seulement ensuite le processus de lent et patient de la peinture commence. Couche après couche une peinture diluée est appliquée sur panneau de bois préalablement apprêté. Le processus peut souvent prendre des mois.
Colville s'est consacré à une étude intensive de la peinture européenne. Selon lui, il lui a fallu plusieurs années pour digérer les impressions reçues au cours des deux jours qu'il a passés au Musée du Louvre. Pourtant, il a aussi été profondément impressionné par les luministes américain et par l'oeuvre de Hopper. Les peintures de Colville sont la preuves que le réalisme peut avoir rien de commun avecle naturalisme, le sérieux réaliste ne reflète pas sans réfléchir la réalité qu'il analyse. Colville insiste sur le fait que l'aspect mythique de la vie quotidienne n'est pas réservé aux auteurs tel un James Joyce, mais qu'un le peintre contemporain peut avoir y avoir accès aussi bien.
Les images silencieuses de Colville sont statiques. Pourtant, pratiquement toutes racontent une histoire. Ce sont des parcelles brèves et concises de vie qui questionnent mais qui n'apporte pas toujours une résolution. Des situations humaines fondamentales sont simples ou complexes : solitude, isolement, séparation, travail, loisirs, éloignement, amour. Le laconisme dans le traitement presque subliminale laisse parfois poindre un moment dramatique, le contenu souvent mélancolique correspond à la précision absolue de la forme par lequel il est représenté. Colville maintient le difficile équilibre entre l'intérêt formel et une figuration sobre, entre imagination et engagement social. Derrière la surface réaliste de son imagerie se cache le surréaliste – mais un surréaliste qui est dépourvu de toute trace de théâtre, de mise en scène ou d'emprunt à la psychanalyse, dont nouvelle Colville se méfiait profondément.