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ALFRED KUBIN

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ALFRED KUBIN

 

Alfred Leopold Isidor Kubin est né à Litomerice le 10 avril 1877. Il naît d'une mère pianiste et d'un père géomètre. Timide et de faible constitution, Kubin a du mal à se faire des amis parmi les enfants de son âge, les déménagements successifs de sa famille dus au travail du père ne lui rendant pas la vie plus facile, il passe de longs moments seul à dessiner.
En 1887, Kubin fait une première rencontre avec la mort : sa mère, malade de phtisie, meurt brutalement. La vision de son père, fou de chagrin, arpentant en tous sens la maison, le cadavre de sa mère entre les bras, le marqua à jamais. Dans Le Meilleur Médecin, Kubin représente la Mort comme une femme vêtue de noir, une médaille autour du cou. Son visage ne comporte aucun trait.
Son père, se remarie la même année avec la sœur de sa dernière épouse, qui mourut à son tour un an plus tard en donnant naissance à Rosalie, sa deuxième sœur. Son père devient hargneux et violent. Alfred se replie encore un peu plus sur lui-même. Ses dessins se font un peu plus morbides, terrifiants, incarnation de la haine qu'il porte au monde extérieur. Il est pris de visions fantastiques qu'il s'empresse de mettre en dessin.

 

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Suite à de nombreux échecs scolaires, son père décide en 1891 de l'envoyer à l’École des arts appliqués de Salzbourg, mais malgré un début plutôt prometteur, Kubin est renvoyé l'année suivante en raison de ses mauvais résultats. Le frère de la troisième femme de son père (Irene Kühnel, avec qui il s'est remarié l'année précédente), photographe, finit par l'accepter auprès de lui en tant qu'apprenti. Mais il se brouille avec tout le monde, passe des soirées à boire, néglige son travail ; en 1896, il part se suicider devant la tombe de sa mère. Mais sa tentative échoue et il est renvoyé de nouveau. Il décide alors de s'engager dans l'armée, mais il fait une crise après trois semaines et passe trois mois à l'hôpital militaire de Graz.

 

 


Durant l'année de 1899, Kubin entre à l'Académie de Bildenden Künste München, dans la classe de Nikolaos Gysis, mais il ne vient pas souvent en cours et est forcé d'abandonner ses études. Il découvre également les travaux de Max Klinger, notamment son cycle de gravures "Un gant", qui le marquent profondément et provoquent chez lui une sorte de «frénésie créative». Il réalise durant cette période de très nombreux dessins et commence peu à peu à se faire connaître, en grande partie grâce à Hans von Weber qui lui voue une grande admiration. En 1902, Kubin réalise sa première exposition à Berlin. Il rencontre l'année suivante Emma Myer, dont il tombe aussitôt amoureux, mais qui meurt presque immédiatement du typhus. Il se remarie deux ans après avec Hedwig Gründler, sœur de l’écrivain Oscar A. H. Schmitz et s'installe avec elle à Zwickledt.

En 1908, il écrit en espace d'un mois et demi "L'Autre Côté", qu'il publie l'année suivante. Hermann Hesse déclarera plus tard qu'il s'agit là d'un livre majeur ; il influencera Franz Kafka, H. P. Lovecraft, Jünger et les surréalistes.
Kubin entre à la Nouvelle Association des artistes munichois (Neue Künstlervereinigung München) en 1910, qu'il quitte la même année pour fonder avec Vassily Kandinsky, Franz Marc et Gabriele Münter l'association du Cavalier bleu (Der Blaue Reiter, d'après le nom d'un tableau de Franz Marc). Il rencontre également Paul Klee, avec qui il échange beaucoup jusqu'à l'arrivée de la Première Guerre mondiale. Jusqu'en 1914, la renommée de Kubin augmente rapidement, grâce à Paul Klee qui expose ses dessins au journal Simplicissimus.

En 1915, Kubin approfondit sa connaissance des travaux de Nietzsche et Schopenhauer. La découverte des doctrines des deux philosophes jouèrent un rôle déterminant sur son art. De 1920 à 1930, de nombreuses expositions lui sont consacrées, retraçant son travail depuis ses débuts. La venue de la guerre perturbe assez peu ses activités.
En 1948, son épouse, Hedwig Gründler, décède. Il meurt à son tour le 20 août 1959 dans son château de Zwickledt, situé à Wernstein am Inn d'une maladie de la vessie, après avoir fait don de l'ensemble de son œuvre à l'Autriche
Alfred Kubin est  un artiste a-typique; “campagnard”, il vivait reclus en ce début du 20ème siècle loin des villes, à Zwicledt (haute Autriche), dans une solitude volontaire. Sa retraite bucolique appaisait  l’inquiétude de son tempérament sans l’empêcher pour autant de fréquenter l’avant garde artistique de Vienne, Munich, Berlin et Paris où il fit deux voyages. Lors du dernier voyage, il rendit visite au vieil Odilon Redon qui fut ravi du respect que lui témoigna le dessinateur. Par la lecture, il conversait avec les  philosophes qui, disait-il,  nourrissaient ou calmaient son inquiétude. Il retrouvait sa noirceur dans le pessimisme de Schopenhauer, ou, plus tard, sa propre exaltation orgiaque chez  Nietzsche, tandis que l’effort exigé par  la rigueur froide et rationnelle de la pensée de Kant calmait la force de ses pulsions morbides.
 Les dessins de Kubin nous donnent à voir une humanité totalement soumise, dépassée par des forces obscures et oppressantes mises en scène au travers d'une symbolique récurrente du monstre et du difforme, l'artiste se faisant par là l'«organisateur de l'incertain, du tremblant, de la pénombre, de l'onirique»; ils lient sexe, pulsions de mort et renferment une certaine folie dont on ne se sent pas si éloignés nous-mêmes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Kubin
 
 http://users.skynet.be/bk212103/kubin.html


 
 


 

alfred kubin illustrate

 

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LEO RYDELL JOST

I am a Hero de Kengo Hanazawa

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 I am a Hero  de Kengo Hanazawa

 

Les zombies pullulent. La vogue en a été lancée outre Atlantique par Walking dead. Heureusement pour notre survie l'auteur de World war Z, Max Brooks qui n'est autre que le fils de Mel Brooks a écrit un fort utile "Guide de survie en territoire zombie (les deux livres sont édités au Livre de poche) d'autant plus utile que l'épidémie de zombie a atteint le Japon.  avec I am a hero de Kengo Hanazawa, auteur complet puisqu'il est responsable à la fois du dessin et su scénario. Autre tendance dans l'air du temps les mangas et bandes dessinées mettant en scène, depuis Bakuman, des mangakas. Hanasawa a du se dire pourquoi ne pas rassembler ces deux courants. Mais le tour de force de notre auteur est de distordre les clichés des deux genres. Ce qui donne une série totalement décalée par rapport à ce quoi on pourrait s'attendre. I am a hero est très différent de Walking dead  le travail d’Hanazawa prend d’autant plus de force qu’il semble à l’opposé du récit épique américain des nouvelles frontières où le héros imposerait avec force et courage son mode/droit de vie dans un monde hostile.

Dans le premier tome on fait connaissance avec le héros ou plutôt l'anti-héros tout le contraire du titre mégalomane. Titre qui rend hommage au titre original du chef d'oeuvre de Richard Matheson "Je suis une légende".  Hideo Suzuki est un assistant mangaka paranoiaque  dont la petite amie, Tekko, est elle-même mangaka en devenir. Les 11 premières pages sont muettes. On y voit seulement un homme, le héros (?), arriver chez lui. Il ouvre méticuleusement les nombreux verrous de sécurité de son appartement. Il entrouvre délicatement la porte, se livre à une danse exorcisante bien étrange et fini par traverser le couloir et actionner le bouton de la lumière de la pièce principale, avec un luxe de précaution. On apprendra bientôt que la paranoia de notre mangaka l'a conduit à prendre comme hobby le tir sur cible. Activité qui lui permet d'avoir une arme chez lui, fait extrêmement rare au Japon. Dans le tome 7 il parvient à faire de ce simple fusil, qui serait dans une œuvre américaine une arme parmi tant d’autres, l’élément central de l’intrigue. Dans un Japon, où les armes à feu sont très peu présentes dans la population civile,

I am a Hero tome 7

Après avoir ouvert laborieusement sa porte il vérifie que tout identique à ce qu'il avait laissé en quittant son appartement : les fenêtres, les toilettes, le frigo… Avant de manger un repas frugal en regardant les informations à la télévision. Le premier tome de la série nous dépeint un personnage mal dans sa peau, complètement déconnecté des réalités, dans la crainte d'un complot mondial qui le viserait (ce premier volume fait craindre un manga complotiste mais jusqu'à aujourd'hui, nous en sommes au volume 12, 15 au Japon, rien confirme cette crainte), il est dans la hantise d'une catastrophe naturelle sans précédent, voire même à la fin du monde (Ce qui est amusant c'est lorsqu'elle sera là, il mettra beaucoup de temps à s'en apercevoir alors que le lecteur le plus distrait aura compris depuis longtemps). Hideo Suzuki passe le temps en discutant avec Yajima, un petit personnage issu de son imagination. Il n’arrive pas à dormir, voit les heures qui défilent et lorsque, au réveil, le soleil se lève de nouveau, c’est pour lui une délivrance : « j’ai gagné », s’exclame-t-il avant de défier les spectres et autres esprits malins. Dans cette histoire de zombies, le premier mort vivant réellement agressif se paye le luxe de n’apparaître que dans les toutes dernières pages du tome 1. Pourtant, dans un chapitre précédent, une jeune femme renversée par une voiture se relevait, le coup cassé, et repartait nonchalamment. Ce qui ne trouble nullement Suzuki (on pense alors à l'hilarant film "Shaun of the dead")...


La vie d'Hideo n’est  glorieuse. A 35 ans c'est un dessinateur de deuxième ordre, il n’est qu’assistant d’un grand mangaka réalisant des œuvres cochonnes. Ses collègues de travail sont tout aussi étranges. Il ne les apprécie pas vraiment mais, fataliste, il sait qu’il doit composer avec. Le soir, il rentre voir sa copine, bipolaire et ayant l’alcool mauvais. Pourtant, il aimerait bien s’en sortir. Il essaie de proposer ses planches à divers éditeurs, sans réel succès. Il se fait balader de bureau en bureau, mais ne perd pas espoir. On sent qu’il a de la volonté et qu’il aspire à une reconnaissance dans la vie.

Le premier volume s’attache donc à dépeindre la personnalité et l’environnement de Hidéo. Il ne se passe pas grand-chose et, pourtant, tous ces passages anodins nous en disent beaucoup sur ce qu’il est et sur ce qu’il va devenir. Le premier tome, extrêmement pessimiste, apporte aussi son lot d’humour noir. Dès le second les zombies, qui ne sont jamais nommés, ont envahi la ville. Ils mordent tout ce qui passe à leur portée afin de les transformer en morts-vivants. On passe de la réflexion à la catastrophe où l’humour, omniprésent, détend le lecteur. Les gens meurent, se font arracher un membre, voient leur famille décimée. Tout cela dans une ambiance plutôt bon enfant. Les personnages secondaires sont excellents, leurs répliques bien cinglantes sont décalées et renforce l’absurdité du genre humain. Le personnage principal devient presque le héros du titre.

Un des ressorts comiques (humour noir, très noir) du premier tome est que Suzuki ne remarque pas les prémices d'une épidémie qui transforme les personnes en monstres sanguinaires. Alors que l'infection se répand à travers le Japon, peut-être même le monde entier, Hideo tentera de survivre à l'épidémie et assistera à la destruction de la société japonaise sous la horde d'infectés et des survivants qui ont pour la plupart abandonné eux aussi toute humanité. Autre élément comique, bien utile pour soulager l'angoisse qui étreint parfois le lecteur plongé dans ce monde apocalyptique est le constant dilemme dans lequel Hideo se retrouve, absurde dans cette atmosphère de fin de l'humanité, par exemple, à cheval entre la peur de braver la loi en confiant son arme à quelqu’un qui n’est pas habilité à la manier et la conscience que le fusil est un gage de survie pour lui. Cette ambiguïté pousse le lecteur à s’impliquer d’autant plus dans le sort de son héros et l’absurdité qui émane de certaines réactions d’Hidéo est toujours agréable. Suzuki va bientôt rencontrer Hiromi Hayakari. Il s'agit d'une lycéenne timide, bizutée par ses camarades de classe mais pleine d'esprit et d'humour. Elle se lie d'amitié avec Hideo avant d'être infectée par le ZQN, après avoir été mordue par un nourrisson infecté (ah le bébé vampire un grand moment, et à ma connaissance assez faible je l'avoue en zombilogie, une nouveauté dans le domaine) Elle ne développe néanmoins pas tous les symptômes du virus et elle semble même "obéir" à Hideo et comprendre, dans une certaine mesure, ce qui se passe autour d'elle. Une zombie mutante en quelque sorte. L’infection d’Hiromi permet au mangaka de ponctuer le récit de scènes admirables où l’on voit le monde tel qu’Hiromi le perçoit tout en restant très mystérieuse sur la condition réelle de la jeune femme : pourquoi n’attaque-t-elle pas Hideo ? Peut-elle réellement être l’origine d’une solution au fléau qui frappe le Japon ?

Le dessin d'Hanasawa est réaliste et même hyper réaliste en ce qui concerne les décors. Pour ces derniers on y sent un peu trop directement la copie de photographies. Les images de repérage sont moins habilement transmutées que dans "Sprite" par exemple. Il reste que les amoureux des paysages japonais, principalement urbains seront comblés. Typique de l'esthétique du manga, les physionomies humaines sont représentées avec un peu moins de réalisme, avec une touche de caricature. Ce rendu renforce la lisibilité du manga. Les personnages se détachent bien sur les fonds. Ce réalisme aide grandement à captiver le lecteur. Les zombies sont bien là, mais ils ne sont pas effrayants gratuitement. Un grand travail a été fait dans le découpage des cases, chaque planche est pensée comme une entité complète : tout est fait pour que le lecteur se sente à l’aise face à ce  héros borderline. Chaque volume repend de l'édition japonaise les pages en couleurs qui sont de toute beauté. On sent qu’un travail méticuleux est apporté à chaque détail. En revanche, certains défauts de proportion apparaissent de temps en temps, notamment dans les scènes d’action. Tous les protagonistes sont soignés. Loin d’être des canons de beauté, ils ont une « gueule » qui les identifie immédiatement. Leur morphologie ou leur caractère, rien n’est laissé au hasard ! Le mangaka s’est appliqué à les ancrer dans la réalité.

Partant d’un personnage enfermé dans la paranoïa, ce manga s’ouvre rapidement sur un autre monde. Il bascule de la monotonie de la vie tranquille d’un gars paumé à une explosion de corps et de chairs ensanglantées. Hanazawa alterne des scènes d'angoisse profondément malaisantes, comme celle du taxi avec ses passagers contaminés, avec d'autres tempérées d'un humour absurde revigorant, puis avec de brèves explosions gore assez insupportables, quelques magnifiques passages introspectifs, comme cette nuit de terreur que notre piètre héros passe dans la forêt des suicidés...  Si le lecteur se laisse porté dans le premier volume, il ne peut que subir les agressions présentes dans la suite du récit. Tout comme Hideo Suzuki qui nous montre qu’il est loin d’être le héros qu’il aimerait devenir. Pour ma part je regrette qu'Hanazawa est abandonné (pour combien de tome?) Hideo avec lequel l'identification du lecteur fonctionnait à plein, pour d'autres personnage intéressant peut être plus charismatique que notre hésitant Hideo mais avec lequel on se sent moins de plein pied même si l'un d'eux émet l'idée certainement riche en rebondissement et qui sera sans doute fort utile pour clore une histoire dont on ne voit pas bien comment elle pourrait se terminer, mais ce n'est pas son moindre intérèt, que  les zombies semblent mûs par des sentiments rémanents de leur "vie" antérieure, conservant des réflexes inculqués avant leur mort / contamination. I am a hero a  un côté Murakami Haruki] à la fois pour les surprises narratives, mais aussi pour les qualités dialogiques. Un manga à ne pas laisser entre toutes les mains, mais devrait plaire au non-amateur du genre zombies, grâce à son ton complètement décalé. 

 

 

 

 I am a Hero  de Kengo Hanazawa

Charles Ray, the new beetle

Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant

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Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
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Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
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Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant
vieillard et éphèbe arabes à la campagne de Delacroix

vieillard et éphèbe arabes à la campagne de Delacroix

Le poète et le petit garçon, un inédit de Montherlant

Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin

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Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin
Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin

Comme vous le savez déjà, si vous êtes très attentif à ce blog, j'aime beaucoup les vaches. Ce sont de beaux animaux avec leurs grands yeux confiants aux longs cils. Je n'aime pas moins les taureaux leur puissance me fait rêver... Mais il faut bien reconnaitre qu'en bande dessinée le bovin ne jouit pas d'une grande visibilité. Ils sont au mieux des figurants dans les westerns dessinés et encore c'est assez rare. Il y eut bien la vache de Gaston rendue si sympathique par l'immense talent de Franquin et un non moins sympathique taureau nommé Peligrosso vedette éphémère d'une des aventures de Strapontin dessinées par Berck dans les années 60 et c'est à peu près tout (du moins à ma connaissance en matière de B.D.).

Dis moi oui, Andy...Ca, c'est parce que c'n'est pas un petit poisson !

 

Je fus donc particulièrement heureux, il y a quelques années (en 2009), de découvrir, dans mon journal de Spirou, dont je suis le lecteur depuis cinquante cinq ans environ, une histoire dont la vedette était un taureau puis interloqué et complètement séduit lorsque j'ai appris qu'il s'agissait d'un taureau transsexuel.

Lors de ma découverte, j'avais eu des velléités de faire un billet sur cet atypique album, et puis, comme pour beaucoup de projets de billets, hélas je n'avais pas donné suite, quand, lors d'un de mes sempiternelles rangements de bibliothèque "La complainte du taureau vache" a refait surface et m'a donné autant de plaisir à sa relecture que la première fois.

Cela commence comme une sorte de conte pour enfant mettant en scène un fermier souhaitant s’installer et qui fait l’acquisition d’un taureau, pour un prix étonnamment ridicule, en vue d’inséminer sa vache de manière naturelle et développer ainsi les activités de sa ferme. Le taureau et son fier acheteur rentrent heureux. Le soir même, Désiré (notre viril taureau) et sa compagne tachetée ont la permission de minuit. Mais rien ne se passe, Désiré ne semble pas intéressé par cette partie, pourtant facile, de pattes en l'air. Et pour cause, il se prend pour une vache. Mais comment le faire savoir à son nouveau maître ? Si seulement il pouvait s'exprimer... Et bien soit, le tonnerre en tombant sur nos tourtereaux hésitants leur a donné la parole... De là va commencer une terrible guerre des nerfs entre le fermier et son "reproducteur"...

Cette histoire pas banale est dessinée par Thuin et surtout scénarisée par le vétéran de la B.D, Raoul Cauvin (voir son blog: http://www.spirou.com/journal/cauvin/index.php). C'est peu dire que l'on attendait pas le scénariste des "Tuniques bleues" nous raconter une histoire de transsexualisme, certes animalière. Et c'est pourtant avec énormément de délicatesse, que Cauvin nous livre un récit sur la différence et l’existentialisme à travers les états d’âme de ce taureau transsexuel, avec toujours beaucoup d’humour. J'ai éclaté de rire à plusieurs reprises. Le graphisme de David de Thuin ajoute une ambiance bon enfant à un récit qui, sous une apparente de légèreté, aborde un thème grave, voire tabou. Cette remarquable histoire, d’une originalité et d’une intelligence de traitement rare, à plusieurs niveaux de lectures et de degrés d’humour, réussit l’exploit d’un avant-gardisme dans le fond, totalement maitrisé sur la forme, qui lui permet de s’adresser au lectorat le plus large. Avec tout le respect pour monsieur Cauvin, je rappellerais qu'il est né en 1938, l'audace en B.D. n'est pas toujours l'apanage des jeunes...

Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin
Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin
Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin
Coup de foudre 1 : La complainte du taureau vache » – Raoul Cauvin et David de Thuin

PHILIP-LORCA DICORCIA’S HUSTLERS

petit journal des commentaires

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Sans surprise c'est ma visite à la chocolaterie qui a généré récemment le plus de remarques. Plus surprenat a été le nombre de commentaires suite au billet représentant une illustration de Sans famille qui a ravivé bien des souvenirs.


Laurent Durieux

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Laurent Durieux
Laurent Durieux

Laurent Durieux est Belge, designer et enseignant. Il réalise des versions remixées d'affiches de cinéma.  Sa relecture de l'affiche des Dents de la mer a été remarquée par Spielberg qui l’a offerte à ses amis. Fan déclaré de Moebius, son travail rappelle plutôt l’école de St Luc des années 70/80, notamment l'oeuvre de François Schuiten avec lequel il partage un certain goût pour le rétrofuturisme. Il me semble que c'est un dessinateur emblématique du post modernisme. Sa nstalgie est bien servi par sa maitrise entre autres du numérique.

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Laurent Durieux
Laurent Durieux
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Laurent Durieux
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Que la jeunesse... (145)

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Que la jeunesse... (145)
Que la jeunesse... (145)
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Que la jeunesse... (145)
Que la jeunesse... (145)
Que la jeunesse... (145)

D'autres billets de ce type: que la jeunesse était belle en noir et blanc (49),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (47), que la jeunesse était belle en noir et blanc (46),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (45),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (44),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (43),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (42),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (41),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (40),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (39),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (38),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (37),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (36),  que la jeunesse était belle en noir et blanc (35),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (34),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (29),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (34)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (33),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (32),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (31),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (30),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (29),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (28),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (52),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (53),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (54),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (56)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (57),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (58),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (59),  que la jeunesse était belle en noir et blanc (60),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (61),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (62),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (63),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (64),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (65),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (66)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (67),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (68),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (69),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (70,  que la jeunesse était belle en noir et blanc (71),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (72),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (73),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (74)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (75),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (76),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (77),  que la jeunesse était belle en noir et blanc (78),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (79),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (80),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (81),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (82),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (83),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (84),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (85)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (86),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (87),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (88),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (89)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (90)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (91),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (92),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (93),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (94),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (95),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (96),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (97),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (98),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (99),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (100),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (101),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (102),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (103)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (104),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (105),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (106),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (107),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (108)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (109),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (110),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (111)Que la jeunesse était belle en noir et blanc (112),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (113),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (114),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (115),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (116),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (117),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (118),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (119),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (120),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (121),  Que la jeunesse était belle en noir et blanc (122)

 

Zinaida Serebriakova (Russie, 1884-1967), travailleur à Collioure, 1930.

Dionysos, 1985, Carlo Maria Mariani

Lectures d'automne

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Lectures d'automne

Mes lectures automnales ont commencé sur les rives de la Méditerranée pour se poursuivre rapidement sous des cieux plus gris de Londres à Paris, mais avec tout de même quelques pages lues au jardin. Je dois remercier Bruno à qui je dois mes deux grandes découvertes de la saison. Tout d'abord Névé, la belle bande dessinée de Lepage et surtout l'extraordinaire roman d'André Lavacourt "Les français de la décadence", livre inexplicablement enterré depuis plus de cinquante ans par Gallimard son éditeur.

Au moment ou commence à bruisser la rumeur autour du dernier livre de Houellebecq qui serait un roman sur un proche futur de la France; le pays serait devenue mahométant, faites un pas de coté et découvrez André Lavacourt qui voyait, entre autres notre pays envahi par les russes dans les années 1990. C'est moins de saison aujourd'hui (quoique), c'est plutôt à la summertion par les hordes de pouilleux d'Afrique que subit le pays, ce que nous prédisait, dès 1973, Jean Raspail (qui aura quatre vingt dix ans en 2015) dans son "Camp des saints", livre bien sûr à lire, à faire lire et à méditer, à laquelle nous assistons.

Je serais bientôt en mesure de vous en dire beaucoup plus sur André Lavacourt. Je peux seulement vous révéler qu'il se nommait en fait Pierre Couturier. Il était médecin stomatologiste, chirurgien dentiste. Il a exercé en Algérie dans les années 50 et 60 et dans la région parisienne ensuite. Si vous l'avez connu, merci de me contacter.

Une de mes premières lectures d'hiver est "Dans la tête de Patrick Modiano" de Denis Cosnard. Les lignes consacrées notamment à "La place de l'étoile" m'ont fait songer qu'il n'est pas impossible que notre récent prix Nobel ait eu connaissance, avant d'écrire son premier roman, du roman de Lavacourt d'autant, que, comme ce dernier, Patrick Modiano était chez Gallimard, cornaqué par Raymond Queneau... 

Cette fin d'année a vu se terminer deux séries dessinées que je suivais avec passion et dont les personnages étaient devenus comme des proches. Il s'agit de la belle bande dessinée canadienne  "Magasin général" et du manga "Bakuman", une histoire qui nous en a appris tant sur les mangakas. c'est avec tristesse que je les quitte.

 

 

Névé / Lepage et Dieter (B.D.)

- Le chef de Nobunaga tomes 3, 4, 5 / Mitsuru Nishimura et Takuro Kajikawa (manga)

- L'ile du Point Némo / Jean-Marie Blas de Robles (roman)

- Le bal des hommes / Gonzague Tosseri (roman)

- 7 années de bonheur / Etgar Keret (roman)

- Opération Sweet Tooth / Ian McEwan (roman)

- Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier / Patrick Modiano (roman)

- Les français de la décadence / André Lavacourt (roman)

- Jin, tome 19 / Motoka Murakami (manga)

- Zipang, tome 42 / Kaiji Kawaguchi (manga)

- I am a hero, tome 12 / Kengo Hanazawa (manga)

- Le bâton de Plutarque (Blake et Mortimer) / Yves Sente & André Juillard (B.D)

- L'ermite (Jérôme K. Jérôme Bloche) / Dodier (B.D)

- Mauvais genre / Chloé Cruchaudet (B.D)

- Sparte (tome 2) / Simon & Weber (B.D)

- Le dernier pharaon (Alix senator) / V. Mangin & T. Démarez (B.D)

- Magasin général / Loisel & Tripp (B.D)

- Bakuman (tome 20) / Tsugumi Ohba & Takeshi Obata (manga)

- Silver Spoon, tome 8 / Hiromu Arakawa (manga)

- Sprite, tome 13 / Yugo Ishikawa (manga)

- Cesare, tome 10 / Fuyumi Soryo (manga)

- Calavera / Charles Burns (B.D.)

 

 

 

David Pontremoli

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David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli
David Pontremoli

David Pontremoli avant de se consacrer à la peinture fut aussi comédien et danseur.

son site: http://davidpontremoli.skyrock.com

David Pontremoli au cinéma

David Pontremoli au cinéma

il fut aussi modèle pour Mac Avoy ci-dessus et pour Pierre et Gilles ci-dessous

il fut aussi modèle pour Mac Avoy ci-dessus et pour Pierre et Gilles ci-dessous

David Pontremoli

Michel Gourlier, dessins pour Thierry, tête de fer, 1954

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Les ados nous apprennent à aimer ce que nous avons été

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Les ados nous apprennent à aimer ce que nous avons été

"Les ados nous apprennent à aimer ce que nous avons été et exiger davantage de ce que nous sommes. Ce commerce amoureux est troublant et cruel: l'inverse serait tellement plus confortable, qui nous ferait comprendre qui nous fûmes, et mieux aimer celui que nous sommes devenu".


Claude Michel Cluny, Le Retour des Emigrés. Journal littéraire 1980-1981. L'Invention du temps, tome VI, Paris, Editions de la Différence, 2008, p. 285.

Corey Turner

Pekka Halonen (Finlande, 1865-1933), Kesäurheilua (Summer sports), 1922.

Le rôle sain et profond de la sexualité dans le processus créateur

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dessin de Mac Avoy

dessin de Mac Avoy

Le rôle sain et profond de la sexualité dans le processus créateur, la sexualité non pas source de dépense, mais source d'énergie retenue, est un concept shivaite qui m'a beaucoup apporté et singulièrement dans le dessin, qui est la passion maitrisée.

Edouard Mac Avoy, Le plus clair de mon temps 1926-1987

Guglielmo Bianchi, Seated male figure, 1931

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